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Hôtel Heidelbach - Guimet
Galeries du panthéon bouddhique
Si l’ambiance et le cachet singulier de ces lieux déroutent d’abord puis enchantent les visiteurs c’est que la visite de l’Hôtel Heidelbach est celle d’un joyau d’architecture française qui à la fois sert d’écrin à un sanctuaire bouddhique, un musée des beaux-arts, un jardin japonais, véritable havre de paix. Complètent cet ensemble une remarquable librairie spécialisée.

L’Hôtel Heidelbach, construit en 1906 par le banquier Samuel Heidelbach, est un modèle raffiné de cette architecture française « néo-classique » du début du siècle dont il subsiste peu de témoignages si authentiques. Racheté par l’État dans les années cinquante, intégralement restauré depuis 1991, l’Hôtel abrite désormais les collections japonaises d’Émile Guimet (1836-1918) un industriel érudit, grand voyageur, passionné par les beaux-arts et la musique, et enfin fondateur de l’ancien « Musée National des Religions ». Hors du Japon, ses collections, dont le célèbre Mandala, n’ont pas leurs pareilles dans le monde.

Les galeries du musée retracent l’histoire religieuse de la Chine et du Japon du 4ème au 19ème siècle. Les oeuvres japonaises, acquises en 1876 par Émile Guimet, révèlent le foisonnement de la piété bouddhique - populaire, traditionnelle, ou celle des Initiés aux grandes sectes. Si les foules pratiquent le bouddhisme de la Terre pure Jôdo, la famille impériale s’attache au Tendaï, la noblesse au Shingon, et les samourais au Zen. Peintures et sculptures des divinités farouches ou sereines, portraits des Maîtres spirituels enserrent le grand Mandala d’or du Tôji. De rarissimes icônes de kamis, ces divinités pré-bouddhiques du Shintô complètent l’ensemble.

Premier étage - le palier et le « jardin d’hiver »

Présentation de 33 chefs-d’oeuvre de la Chine bouddhique provenant du fonds chinois du musée ou de l’ancien fonds oriental du Louvre. Ces pièces majeures, d’une rare qualité esthétique, souvent datées et fort anciennes, permettent au visiteur, grâce à la filiation des images, de suivre cette évolution du bouddhisme indien du « Grand Véhicule » que la Chine allait transmettre vers le Japon où il se répandit largement dans toutes les couches de la population, après l’an 1000.

Galeries du premier étage et du rez-de chaussée

Les oeuvres illustrant le panthéon bouddhique japonais furent presque toutes achetées par Émile Guimet lors de son voyage au Japon, en 1876. La majorité de ses acquisitions sont datables de la Période Edo (1615 - 1865) : quelques unes appartiennent au tout début de cette période mais plus nombreuses sont celles de la fin du XVIIème et du XVIIIème siècles. Certaines pièces sont plus tardives, milieu du XIXème siècle voire même du début de l’Epoque Meiji (à partir de 1867). En revanche, certaines sculptures, d’une très grande valeur artistique, se révèlent fort anciennes. Pour la Période Kamakura (1192-1333), signalons au 1er étage, la statue en bronze de Seishi qui provient sans doute du Horyuji, puis un Bodhisattva et en bas, le « Gardien du Nord ».

A la période Muromachi-Momoyama (XVème-XVIème siècles) on peut attribuer les deux remarquables statues des acolytes du Bouddha, Fugen siégeant sur l’éléphant et Monju siégeant sur le lion, la statue du « Grand Protecteur des Demandes » qui fut la divinité favorite du célèbre Shogun Toyotomi Hideyoshi, le contemporain de notre roi Henri IV. Enfin, la statue monumentale représentant Amida, le « Bouddha de l’Ouest » - celle-là même qui aurait initiée la « vocation » de l’exploratrice Alexandra David-Néel - est désormais installée dans la galerie basse, au rez-de-chaussée, auréolée par les grandes baies vitrées qui révèlent la cascade jaillissante, les érables et les bonzaï du jardin japonais.

Le jardin japonais

Ouvert au public, il est une coulée de verdure au coeur de ces galeries. Cascades, eaux calmes, bambous balancés par le vent se mêlent pour offrir au visiteur un espace privilégié de nature et de retraite paisible, propice à la méditation. Cet espace végétal s’inspire d’une tradition nippone toujours vivante, évolue avec le temps et les saisons, relie le passé au présent. Ce jardin est la matérialisation d’un voeu qu’Émile Guimet n’avait pu réaliser de son vivant.

Hôtel Heidelbach - Guimet - Galeries du panthéon bouddhique 19, av d’Iéna 75116 Paris. Tél. : 01 40 73 88 11 (accueil du musée). Tél. : 01 40 73 88 08 (librairie).

Ouvert tous les jours - fériés inclus - de 9 h 45 à 17 h 45, sauf le mardi.

Entrée : libre.

Site web : http://www.museeguimet.fr


Publié par Patrick Le Gac le mercredi 10 janvier 2001
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