Héritage de la colonisation espagnole, l’archipel philippin compte 92 % de Chrétiens. Cette prédominance n’a pas réussi à effacer les croyances animistes. Lorsque les colons espagnols sont arrivés au XVIe siècle, ils n’ont eu de cesse d’éradiquer toutes les croyances traditionnelles. Astucieux, les Philippins ont intégré les éléments catholiques qui recoupaient leurs croyances, créant un syncrétisme original.
 Amulettes pour combattants Les Anting-Anting, gri-gri des combattants, sont revenus à la mode dans les années 1970 avec le film Nardong Putik.
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De l’histoire ancienne ? Non ! Même les jeunes croient encore aux esprits des morts (
anitos) et aux esprits de la nature (
diwatas). Une amie philippine m’a confié que ses cousins et cousines, dès qu’ils entendent un bruit dans la forêt, l’attribuent à un esprit. Si une personne se comporte bizarrement, on fait parfois venir l’exorciste, un prêtre catholique. D’ailleurs il existe une centaine de sectes chrétiennes (Mistica, Ispiritual Pilipino...) qui considèrent que le mont Banahaw, sur l’île de Luçon, est un lieu sacré à l’immense force spirituelle. Autre manifestation du mysticisme philippin : des « chirurgiens psychiques » prétendent opérer à mains nues des patients. Au vu de ces croyances, on se dit que les vampires (
aswang), les géants monstrueux (
kapre), ou les sorcières (
mangkukulam) ont encore de beaux jours. Tout comme les amulettes (
anting-anting) destinées à protéger les combattants. Un film des années 1970 a redonné de la popularité à ces amulettes,
Nardong Putik.
Cette croyance en l’occulte persiste dans des films plus récents : Agimat (2003)
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 Aswang (1992)
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ou
Spirit Warriors 2 : The Shortcut (2002), où il est question d’amulettes et de forces diaboliques.
 Impaktita (2003)
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Dans
Sanib (2003), une jolie mariée est victime d’une possession.
Sa Piling Ng Aswang (2003) raconte les malheurs d’une femme d’affaires qui doit affronter la mort de sa sœur et d’étranges phénomènes.
Anghel dela guardia (2000) nous ramène à l’éternelle histoire de Satan. Autres films de vampires et de fantômes :
Aswang (1992),
Impaktita (2003) et
Multo in the city (2003). Pour comprendre ces productions locales non sous-titrées, il est impératif de parler le tagalog. Guettez les éditions hong-kongaises qui sont sous-titrées en anglais. Une rareté pour les amateurs d’horreur : un film américain déterre ces fantômes philippins,
Aswang (1994).