
Pays officiellement athée (communisme oblige), la Chine compte probablement plus de 90 % de Bouddhistes. En fait de bouddhisme, leurs croyances sont le fruit d’un
 Rouge (1988)
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mariage entre le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme, le tout assaisonné de cultes de divinités locales. Autant dire que les Chinois croient toujours autant aux fantômes qu’ils y croyaient il y a dix siècles. Il en existe une multitude, parfois des équivalents du panthéon indien ou sinon des locaux. Un nom générique désigne les fantômes ou démons :
gui. Ils hantent les hommes sous la forme d’animaux comme les renards. Le caractère chinois de gui semble d’ailleurs représenter une tête au bout de laquelle pendent des viscères. Lorsqu’une personne périt de mort violente, elle devient un esprit errant et affamé, et revient hanter le lieu où elle est morte. Qu’ils résident dans la mère patrie ou ailleurs (Singapour, Malaisie...), les Chinois leur consacrent une fête entre juillet et août.
Petite visite du monde infernal : des animaux démoniaques qui cherchent à pomper l’énergie vitale des humains (yao), des démons répugnants qui vouent leur existence au mal absolu (emo).
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 Mister Vampire (1985)
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Plus connues dans nos contrées, les goules (
wangxiang) se nourrissent de cerveaux de cadavres. Les
huomo viennent dérober l’énergie des humains pendant leur sommeil. Autres curiosités : des démons qui vivent dans les arbres au fin fond des forêts (
wangliang), des zombies tout raides qui se déplacent par bonds (
jiangshi) et des têtes ailées (
taotie). Cette rapide présentation d’une poignée de démons montre qu’il existe un fond énorme dans lequel les films chinois peuvent puiser.
Le réalisateur Tsui Hark s’en est allègrement inspiré pour la série Histoire de fantômes chinois (1989, 1990, 1991). Il a aussi puisé dans les histoires écrites au
 Three : Going Home (2002)
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XVIIIe siècle par Pu Songling dans
Contes fantastiques du pavillon des loisirs. Dans un registre plus poétique, Stanley Kwan a utilisé les regrettés Anita Mui et Leslie Cheung dans
Rouge (1988), un fantôme qui cherche son amant encore vivant. Dans les productions plus récentes,
The Twin effect (2003) et
Era of Vampires (2003) renouvellent le thème du vampire déjà traité dans
L’exorciste chinois (1980),
Mr Vampire 1, 2, 3 et
4 (1985, 1986, 1987, 1987),
Vampire versus Vampire (1989). Les fantômes s’affichent dans d’autres productions : regardables comme
Three : Going Home (2002),
New Blood (2002),
Visible secret (2001),
Visible secret 2 (2002),
Horror Hotline (2001), ou très mauvaises comme
Death Curse (2003),
The Park (2003),
Ghost (2002).