
La grande majorité des Pakistanais sont musulmans (97 % dont 77 % de Sunnites et 20 % de Shiites). Les 3 % restants se partagent entre des Chrétiens,
 Adam Khor (1991)
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des Hindous, des Zoroastriens, des Ahmadiyyas (une secte musulmane qui pensent que le messager du prophète est apparu au XIXe s. sous la forme d’un certain Ghulâm Ahmad, fondateur de cette secte. Ils sont rejetés par les sunnites). Les vieux Musulmans croient en l’existence de
djinns, des sortes d’esprits invisibles, bons ou mauvais, qui sont d’ailleurs cités dans le Coran. On en parle dans la littérature arabe, Les contes des mille et une nuits, comme de bons ou mauvais « génies ». Ils sont distingués en plusieurs classes : les traîtres qui changent d’apparence (
ghul) et ceux qui n’en changent pas (
sila), les diaboliques (
ifrit). On leur impute des maladies et toutes sortes d’accidents. Ces esprits sont censés vivre dans les endroits inhabités, maisons en ruine, mais aussi
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 Balaa (1992)
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dans les lieux où l’on trouve de l’eau. Ceux qui maîtrisent la magie peuvent parfois les contrôler. Si le Coran affirme qu’ils sont invisibles, la croyance populaire veut qu’ils apparaissent parfois sous la forme d’hommes ou d’animaux. Un journal pakistanais rapportait il y a quatre ans qu’une jeune fille s’était enfuie avec un
djinn. Même les Zoroastriens (dont la religion s’articule autour de l’existence du bien et du mal, et le culte du feu) croient en des génies (
yazata) célestes ou terrestres. Parmi les productions pakistanaises de Lollywood, surnom des studios situés à Lahore, on trouve un tas de films aussi hauts en couleurs que surprenants par leur délire.
Khooni Dracula (1992) ou
Zinda Laash (
The Living Corpse ou
Dracula in Pakistan) (1967) qui déclinent le thème de Dracula en Orient. Ce dernier film doit même transformer son Dracula en savant fou à la Dr Jekyll
 Goorkund (1995)
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à cause des références religieuses chrétiennes (n’oublions pas que nous sommes en pays musulman) !
The Promise (2001) est une coproduction américaine, où des phénomènes étranges sont provoqués par Satan. Les amateurs de cinéma très décalés apprécieront les films
pushto, films en langue pachtoune, qui mêle allégrement kitsch, mauvais goût, ultraviolence, références occultes ! Dans
Adam Khor (1991), des villageois sont massacrés, et on accuse un homme des bois, sorte de yéti. Pour ne pas arranger les choses, ils sont la cible d’un sorcier adepte de magie noire. Satanisme et cannibalisme, un cocktail détonant à nouveau décliné dans
Balaa (1992). Un croquemitaine, des sorcières aux longues dents, des démonstrations de sorcellerie et de magie noire que ne renierait pas Ed Wood. Et pour lutter contre ces sorcières, des médaillons géants avec le nom d’Allah. Incontournable ! Et pour finir, le comble de l’horreur avec
Goorkund (1995) qui ose des scènes de nécrophilie et dévoile de bien étranges danses de zombies.