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Kabuki
Du samedi 9 octobre 2004 au vendredi 22 octobre 2004
Représentations du kabuki à Paris à l’occasion de la succession du nom prestigieux Ebizô
Théâtre National de Chaillot - Paris

L’esprit Kabuki

Le kabuki, vieux de quatre siècles, est fait de trois idéogrammes : ka, le chant, bu, la danse, et ki, la technique. Cet art singulier voit le jour en 1603 à Kyôto : d’abord interprété par des femmes dans la rue, il prend une autre dimension lorsque des hommes endossent ces personnages féminins, les fameux onnagatas. Aujourd’hui encore la tradition est respectée et tous les rôles du kabuki joués par des acteurs masculins. Mais le kabuki est aussi une affaire de transmission, de famille et de nom. La venue à Chaillot d’un Danjûrô et d’un Ebizô, de la famille Ichikawa, sans doute la plus importante à ce jour, est à ce titre exceptionnelle : en effet, au printemps 2004, Shinnosuke Ichikawa VII, héritier du nom d’Ebizô, est devenu Ebizô Ichikawa XI, dix-huit ans après que son propre père a opté pour celui de Danjûrô XII. Shinnosuke, star dans son pays aussi bien comme jeune acteur de kabuki que de séries télévisées, reprend un titre de la famille : « le nom d’Ebizô évoque l’énergie et la sérénité ; c’est un nom d’une telle fraîcheur que, si l’on parvient à franchir une certaine étape, un horizon encore plus large s’ouvre devant soi », résume le jeune homme.

Cette prise de nom, désignée sous le nom de cérémonie de la nomination pour Ebizô XI, constituera la seconde partie du programme kabuki. Une première en Europe. Outre ce changement de nom, l’acteur adoubé doit assimiler le jeu de son prédécesseur à sa façon et en porter haut les couleurs. Le nouvel Ebizô XI, dans cette cérémonie Kôjô, pratiquera une série de mie et nirami, des gestes et jeux de physionomie figés, propriété exclusive de la famille Ichikawa. Autant dire que pour les amateurs de cet art japonais, à la grâce indépassable, le moment est attendu. Pour les néophytes, il s’agira alors de tenter de percer un peu de ce mystère kabuki. D’ailleurs, l’affiche parisienne va s’y employer : on pourra découvrir Toribe-yama Shinjû ou Double suicide à Mont Toribe, plus théâtral, appartenant au genre « néo-kabuki » qui s’attache à suivre la forme traditionnelle avec l’usage de musiciens-narrateurs du style bunraku. Puis la soirée se finira dans le frémissement de Kagami-jishi ou Lion au miroir. C‚est une des « nouvelles 18 pièces principales de kabuki », créée par Danjûrô IX en 1893. Le plus remarquable dans cette pièce de danse de kabuki est que le même acteur joue pendant la première moitié une gracieuse femme chambellan Yayoi, et pendant la seconde moitié un lion viril. Le nouvel Ebizô a joué ce rôle pour la première fois en septembre 1995 au Kabuki-za avec un grand succès.

Spectacle en japonais surtitré en français

Théâtre National de Chaillot
9 au 22 octobre 2004, 19h30 / dimanche 14h30
Relâche les 11, 12 et 18 octobre

Publié par Patrick Le Gac
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