Â	Artisanat thaïlandais contemporain © photo asiannouveau.com

Historiquement, et ce jusqu’au milieu du 20ième siècle, les artisans thaïs étaient considérés comme les « vrais et uniques » artistes. Ils étaient réputés cultivés et sages et possédaient d’amples connaissances sur l’histoire, la religion bouddhique et les traditions thaïlandaises. Ils ont produits tout au long de l’histoire d’innombrables œuvres maîtresses, le plus souvent commandées par les rois pour leurs palais ou des temples.

Ce n’est qu’après 1960 qu’une distinction a été introduite entre les termes artisans (« shang fimeu », les spécialistes aux mains habiles) et les artistes (« silapin »). La dénomination artisan devenait alors moins prestigieuse. Reléguée le plus souvent à des productions en séries d’objets sans grande valeur artistique, la profession a perdu de son aura. Parallèlement, le développement de l’art moderne a poussé de nouvelles générations d’artistes sur le devant de la scène créative.

Néanmoins, conscients de la nécessité de préserver leur héritage culturel, et de l’opportunité de valoriser une expertise unique sur des marchés internationaux de plus en plus demandeurs de produits fabriqués manuellement, le gouvernement thaï et différentes associations ont récemment entrepris avec succès de revaloriser cette profession.

Des techniques centenaires sont redécouvertes et enseignées à de jeunes apprentis. Les maîtres artisans retrouvent leur place et leur prestige au sein de la société. L’émergence de jeunes designers contemporains a également permis de redynamiser la profession. En étroite coopération avec les artisans, ils développent de nouveaux objets aux lignes contemporaines et fabriqués manuellement selon des techniques artisanales traditionnelles.