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Histoire des céramiques thaïes

La qualité des céramiques thaïes est reconnue mondialement.

Grâce aux progrès des technologies (contrôle des températures et atmosphères de cuisson, utilisation de nouveaux pigments naturels), le savoir-faire des artisans dont les premières réalisations datent de la préhistoire, prend aujourd’hui une nouvelle dimension artistique.

Période de Ban Chiang : les premières céramiques thaïes

 
Céramique moderne thaïe - 10.3 ko
Céramique moderne thaïe
© photo asiannouveau.com
Ban Chiang est une ville du Nord Est de la Thaïlande, située sur le plateau agraire de la région de Korat. C’est sur ce plateau qu’ont été retrouvées de superbes poteries datant de plusieurs millénaires. Les poteries les plus anciennes datent de 3 600 ans av. J.-C. Il s’agit de pots en terre cuite non glacée, décorés de simples motifs aux formes arrondies gravés à l’aide des doigts dans la terre.

D’autres poteries datant de période plus récentes (200 ans av JC) ont également été retrouvées sur ce même site. Leurs formes et usages sont plus variés : vases, jarres, pots, figurines d’animal, perles... Les motifs, plus élaborés, sont réalisés à partir de peintures de pigments naturels peints sur la poterie puis cuit dans des fours à basse température.

Les premières poteries de Ban Chiang revendues sur le marché des antiquités à la fin des années 80 étaient extrêmement onéreuses. Depuis, de nombreuses copies de très grande qualité ont été réalisées selon les mêmes techniques et « vieillies » par différents procédés. Il est quasiment impossible de distinguer les originaux des copies et investir une somme importante dans une « pièce dite originale » est peu recommandé.

Période de Sukhothai : l’âge d’or des céramiques thaïes

Le peuple Thaï qui forme aujourd’hui le groupe ethnique le plus important en Thaïlande, est originaire de la Chine. Après différentes migrations l’amenant au Sud de la Chine, puis au Vietnam et au Laos, il s’est installé dans le bassin de la rivière Chao Praya, propice à l’agriculture et aux échanges commerciaux. Après une longue période marquée par une occupation de cette région par les peuples khmères et de nombreuses guerres, les thaïs se sont finalement libérés au milieu du 13ième siècle. Le roi Ramkamhaeng, fondateur de la nation thaïe moderne, et à l’origine du développement de nombreux métiers de l’artisanat thaï, invita alors à Sukhothai, la capitale du nouveau Royaume, des potiers chinois qui participèrent à la création de céramiques cuites à très hautes températures. Ces céramiques sont caractérisées par un glaçage vert céladon et des motifs gravés à l’aide de stylets en fer avant la cuisson.

Elles sont rapidement devenues des objets essentiels aux cérémonies religieuses et royales. Les historiens estiment à plus de 800 le nombre de fours utilisés à cette époque dans la région de Sukhothai. Ce savoir faire s’est ensuite également transmis dans le Royaume Lanna, situé au Nord du Pays autour de la région de Chiang Mai.

Cette période allant du 14ième au 16ième siècle, est considérée par de nombreux spécialistes comme l’âge d’or des céramiques thaïes, de par la qualité et le nombre des pièces réalisées.

17ième - fin du 20ième siècle : déclin de la production de céramique

Suite à l’attaque de la ville d’Ayuthaya par les birmans en 1569, de nombreux fours furent détruits. La paix revenue, de nouveaux fours furent construits principalement dans la région de Singburi. Mais les poteries produites étaient alors essentiellement destinées à des usages ménagers (assiettes, bols, plats) et sont en général considérées de qualité inférieure aux pièces réalisées pendant la période de Sukhothai. La Thaïlande importait également de plus en plus de porcelaines chinoises, appréciées pour leur finesse.

En 1767, une deuxième attaque par les birmans entraînait une deuxième vague de destructions de fours, et la production déclinait encore, en nombre et en qualité.

Fin du 20ième siècle à nos jours : le renouveau des céramiques

Il faut attendre les années 80 pour noter un regain d’intérêt pour les céramiques thaïes. Redécouvrant un héritage riche et varié, de nombreux artisans ont alors recommencé à produire des céramiques de qualité. Les touristes occidentaux visitant la Thaïlande exprimaient également un vif intérêt pour ces objets fabriqués manuellement.

Sous l’impulsion des gouvernements, de nouvelles filières ont été développées et les céramiques constituent aujourd’hui l’un des premiers postes d’export de l’artisanat thaï. Plus récemment et suite au retour de jeunes designers thaïs formés en Europe, les designs se sont modernisés et la qualité harmonisée.

Les céramiques thaïs présentent aujourd’hui une grande richesse de formes, de couleurs et de techniques. Les céladons sont à nouveau l’une des catégories de céramiques les plus appréciées. Fabriquées à partir de matériaux 100% naturels et très résistantes, elles peuvent être lavées en machine et utilisées dans les micro-ondes et s’adaptent donc parfaitement à un usage quotidien.

Article publié par www.asiannouveau.com

Asiannouveau.com dévoile les créations contemporaines des artistes et designers asiatiques.


Publié par Damien Pfirsch le samedi 4 décembre 2004
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